Dietloff von Arnim : « Le tennis est un sport fragmenté et il ne peut pas l’être »

Dietloff von Arnim (Düsseldorf, 1959) Il est président de la Fédération allemande de tennis et sera le rival de l’actuel président. David Haggertylors des élections aux Fédération internationale de tennis (ITF), qui se tiendra le 24 septembre prochain à Cancún (Mexique). Avocat et joueur de tennis, après avoir été ramasseur de balle, Von Arnim s’occupe de MARCA pour expliquer son projet et la nécessité de prendre un virage radical en politique dans le monde du tennis.

Le monde du tennis est divisé, comme le montre le dernier incident qui a suivi Les critiques sévères de Stan Wawrinka à l’égard de Piqué, soutenu plus tard par d’autres joueurs du circuit dans leurs réseaux, en raison de la faible fréquentation mardi dernier à l’O2 Arena de Manchester où se jouait la Coupe Davis. Le dirigeant allemand aborde ce problème et partage l’avis de ces joueurs sur les problèmes de Davis.

QUESTION : Pourriez-vous résumer votre profil en quelques mots ?

RÉPONSE : Je suis actuellement président de la Fédération allemande de tennis (DTB), poste que j’ai occupé en 2021, et vice-président de Tennis Europe (également depuis 2021). Je suis président de la Fédération locale de tennis de Düsseldorf depuis plus de 20 ans. J’ai toujours aimé le tennis et j’y joue depuis l’âge de 10 ans.

Q. Si j’étais membre de l’assemblée de l’ITF, pourquoi devrais-je soutenir la proposition que vous présentez ?

R. La réponse est simple. Il est temps de changer, c’est très nécessaire.

Q. Au cours des 8 dernières années, nous avons vu les officiels de l’ITF commettre une erreur après l’autre, chaque fois plus préjudiciable au tennis mondial. Après 8 ans d’échecs, pourquoi pensons-nous que quelque chose changera dans 4 ans ?

R. L’ITF n’a pas tiré de leçon de son fiasco avec Kosmos, et maintenant elle fait la même erreur avec l’annonce de la TWG Global/Billie Jean King Cup. L’ITF abandonne le contrôle commercial et formatif d’un actif clé de l’ITF. Comme pour l’accord avec Kosmos, le partenariat a été annoncé sans aucune transparence sur les termes de l’accord et sans aucune consultation des parties intéressées.

L’accord avec Kosmos a été un échec total. La Coupe Davis a perdu son statut et sa crédibilité, tout comme la Coupe Billie Jean King.

Dietloff Von Arnim

Q. Quels pouvoirs l’ITF devrait-elle avoir qu’elle ne possède pas actuellement ?

A. Le tennis est un sport fragmenté avec de nombreux acteurs. L’ITF doit travailler en collaboration avec toutes les parties prenantes du tennis pour favoriser le succès futur de ce sport. L’ITF doit être transparente et ouverte dans sa prise de décision, et être la voix de tous. Il est également important de reconnaître que le tennis est en concurrence avec d’autres sports de raquette, avec d’autres sports en général et avec un divertissement plus large. L’ITF a besoin d’un leader qui innove, se modernise et s’adapte.

Q. Vous sentez-vous comme une fédération qui est la petite sœur de l’ATP et de la WTA ?

R. L’ITF devrait travailler en collaboration avec l’ATP et la WTA, ainsi qu’avec d’autres parties prenantes du tennis. Il ne fait aucun doute que l’ITF peut faire bien plus pour développer et protéger ces relations clés.

Le tennis doit toujours lutter pour l’égalité et la justice, pour tous et pour l’avenir du jeu.

Q. Il existe une controverse dans le tennis sur la question de savoir si les femmes devraient être payées de la même manière que les hommes. Quelle est votre opinion ?

R. Le tennis doit toujours lutter pour l’égalité et la justice, pour tous et pour l’avenir du jeu.

Q. Quel avenir voyez-vous pour la Coupe Davis après le retrait de Kosmos du projet ?

R. L’accord avec Kosmos a été un échec total. La Coupe Davis a perdu son statut et sa crédibilité, tout comme la Coupe Billie Jean King. Ce sont deux atouts clés de l’ITF qui ont été ruinés par 8 années de mauvaise gestion et de décisions suicidaires. Un changement immédiat est nécessaire pour restaurer le statut et le profil financier de ces compétitions.

Le tennis est pour tout le monde et c’est excitant qu’il devienne un sport si populaire dans les marchés émergents, nous devrions le célébrer !

Q. L’Espagne accueillera-t-elle la finale de la Coupe Davis et Billie Jean King cette année ? Si vous gagnez, ne pensez-vous pas qu’ils ne devraient pas avoir lieu dans des pays différents ?

R. Oui, la finale de la Coupe Davis aura lieu à Malaga, en Espagne. Je pense que le tennis devrait être partout : c’est un sport pour tous et le sport peut rapprocher le monde.

Q. La force des pays du Golfe dans de nombreux sports est indéniable. Au tennis, cette force se réduit-elle aux tournois ou pensez-vous qu’ils joueront un rôle important dans les années à venir ?

R. Le tennis est pour tout le monde et il est passionnant que le tennis devienne un sport si populaire dans les marchés émergents, nous devrions le célébrer ! Et l’impact est évident : il suffit de regarder le succès d’Ons Jabeur, la première femme arabe à atteindre une finale d’un Grand Chelem.

Q. Faut-il modifier les règles du tennis pour le rendre plus attractif ?

R. J’aimerais qu’il y ait plus de clarté sur les points de classement. De combien de points les joueurs ont-ils besoin pour participer aux Jeux Olympiques ? Les joueurs reçoivent-ils des points pour avoir participé aux Jeux olympiques et à la Coupe Davis ? De nombreux changements sont survenus ces dernières années et nous avons besoin de clarté.

Q. Etes-vous favorable aux athlètes transgenres dans le tennis ?

A. Je crois en l’égalité et l’équité pour tous. En fin de compte, la décision doit être prise par la Commission Médicale.

Q. Les joueurs de tennis sont-ils suffisamment identifiés à l’ITF pour le moment ou pensez-vous qu’un rapprochement est nécessaire ?

R. Je pense que l’on peut faire davantage pour collaborer activement avec toutes les parties prenantes du tennis, y compris les joueurs, afin de préserver l’avenir du tennis.