Jessica Bouzas Elle est la joueuse de tennis la plus en forme de l'Armada féminine. Champion en janvier ITF à Porto (Portugal) et un mois plus tard un autre tournoi de la même catégorie à Morelia (Mexique), a fait un saut qualitatif dimanche dernier avec son premier trophée WTA à Antalya. Le Galicien parle avec MARCA lors de la dispute au 125 La Bisbal de l'Emporda.
Demander. Sa victoire mardi contre Anna-Lena Friedsam la place pratiquement dans le top 100 mondial.
Répondre. J'ai vu qu'en ce moment j'ai 100 ans, mais le classement lundi prochain dépend aussi d'un autre joueur. C'était mon objectif et mon rêve depuis toujours depuis que je suis petite. La vérité est que je l'ai vu un peu loin quand j'ai commencé la compétition. Espérons que de meilleures choses viendront à partir de maintenant.
Tout m'arrive d'un coup, le 'top100' me paraissait un peu loin
Q. Une fois qu’il sera confirmé que vous entrez dans l’élite de la raquette, quel sera votre prochain objectif ?
R. Je ne sais pas vraiment. C'est juste que tout me vient en même temps. La fin de l’année dernière ne s’est pas très bien passée pour moi et je pensais même pouvoir sortir du top 200. La situation a changé et je dois l'assimiler. Le tennis est une pure ambition, vous atteignez un objectif et vous en voulez déjà un autre. Je suis particulièrement excité à l'idée de disputer un tirage au sort du « Grand Chelem » avec mon propre classement. J'ai joué Wimbledon, mais j'ai dû passer le précédent.
Chaque fois que je gagne un tournoi, je dis à Anabel que je suis sur le point de gagner une place pour la Billie Jean King Cup.
Q. Qu’est-ce qui vous passionne ?
R. J'aimerais faire partie de l'équipe espagnole dans la Coupe Billie Jean King. Pouvoir représenter mon pays est l'une des choses qui me passionne le plus dans ce sport. Je pense qu'elle appréciera vraiment d'avoir Anabel (Medina) comme capitaine. Cela fait des années que je lui dis que je vais remporter le poste. Chaque fois que je gagne un tournoi et qu'il me félicite, je lui dis : « Je suis sur le point de gagner ma place ».
Q. Nous sommes dans l’année olympique. Vous voyez-vous vous battre pour une place aux Jeux de Paris ?
R. Beaucoup de gens me l'ont dit, mais je ne l'ai pas en tête car, avec mon équipe, nous nous concentrons sur le quotidien. Je ne sais pas combien de points j'ai gagné ni combien d'argent j'ai gagné. J'aime être inconscient dans ces aspects parce que je joue pour vouloir gagner.
Q. Est-ce un moyen de soulager la pression ?
R. Je me sens à l'aise de rendre le travail facile. Mon coach a son métier, mon préparateur physique le sien, mon psychologue aussi. Le mien, c'est d'aller sur un court de tennis et de tout donner pour essayer de gagner des matchs car c'est ce qui me passionne. Je ne le fais pas pour des points ou de l'argent.
Q. Depuis quand avez-vous un psychologue ?
R. J'ai récemment terminé l'ancien et maintenant j'en ai un nouveau. Je travaille en psychologie depuis un an.
Q. La crise du désir de quitter le tennis est-elle passée ?
R. Je sais que je l'avais, mais en plus petit. Un an après avoir quitté la maison. A 14 ans. Il ne s'agissait pas tant de vouloir quitter le tennis, mais plutôt d'être conscient que si je retournais en Galice, il serait difficile de continuer au niveau professionnel à cause des conditions. J'ai eu une dépression au cours de laquelle je me suis dit : « Puis-je ou non ? et j'ai avancé.
Q. Faites-vous partie de ceux qui regardent les tableaux ou ne voulez-vous pas connaître vos rivaux par superstition ?
R. Je sais que je les regarde. Il savait qu'il jouerait avec Masarova s'il passait le premier tour à La Bisbal. Ce que je ne regarde pas habituellement, c'est plus loin car les cartons peuvent s'ouvrir et je préfère y aller match par match.
Une superstition? Je ne porte jamais de serviette lors du premier match du match
Q. Avez-vous un type de superstition reconnu lors de la compétition ?
R. Depuis que je suis petit, lors du premier match, je n'ai jamais porté de serviette. C'est la seule chose que j'ai et qui m'accompagne toujours. Et puis j'utilise toujours la même douche.
Q. Où avez-vous votre base de formation ?
R. Il y a un an et demi, j'ai quitté Jóvea pour Madrid. Roberto Ortega est mon entraîneur depuis le tournoi de Parme.
Q. Qu’est-ce que votre nouvel entraîneur vous a le plus apporté ?
R. Cela m’a apporté beaucoup de tranquillité d’esprit. Il est très calme, très stable. Il est super compréhensif et ça me convient bien. Cela ne me met pas du tout de pression. Il m'a attrapé à un moment où je ne m'amusais pas. J'ai eu quelques problèmes et il m'a beaucoup aidé. Nous avons cassé des pierres et nous nous sommes entraînés très dur et c'est ce qui a donné des résultats.
Q. Où vous entraînez-vous habituellement ?
R. Au Chamartín Tennis ou sur les courts de la fédération madrilène.
Q. Qu’aimez-vous faire en dehors du tennis ?
R. J'aime lire, ça aide à se déconnecter dans les tournois. Maintenant, je lis « Wings of Iron », un livre fantastique qui vient de sortir. J'aime être normal : je vais au cinéma, je dîne avec des amis…
Q. Avez-vous demandé une invitation au tableau principal du Mutua Madrid Open ?
R. Je vais demander une « wild card » à Madrid. S’ils me le donnent, ce sera incroyable. Je suis super reconnaissant car ces trois dernières années, j'y ai joué avec une invitation.
Q. Avez-vous des amis sur le circuit ou est-ce compliqué à cause de la rivalité ?
R. Je suis très calme dans cet aspect et je m'entends bien avec tout le monde. Celui avec qui j'ai le plus de relations est Leyre Romero, qui est comme ma sœur. Je m'entends aussi très bien avec d'autres femmes espagnoles comme Masarova, Sorribes, Bassols…
Q. Y a-t-il un tournoi que vous seriez particulièrement impatient de gagner ?
R. Mon « Grand Chelem » préféré est Roland Garros, mais comme tournoi, j'aimerais bien le Mutua Madrid Open.